Interview Jean-Pascal Cabrera, sophrologue et formateur agréé auprès de l'Education Nationale dans la lutte contre le décrochage scolaire. Il intervient dans la formation de perfectionnement " Sophrologie et sport" et "La sophrologie à l'école". |
En quelques mots, Jean Pascal, quel est l’objet de ces deux jours de formation « La sophrologie à l’école » ?
Je propose d’aider les sophrologues à appliquer les principes de la sophrologie dans le cadre spécifique de l’école pour un public d’élèves des petites sections de l’école primaire à l’entrée en université en fonction de leur âge et de leurs personnalités. Il s’agit d’adapter nos pratiques et notre vocabulaire à une jeune population avec ses codes, ses motivations et son langage propres.
S’adresser à des enfants ou à des adolescents, nécessite des connaissances et au mieux une formation sur la pédagogie à utiliser (la ou les méthodes pertinentes) et la didactique (l’organisation des contenus).
Quel est l’intérêt d’un sophrologue à se former pour un cadre scolaire ?
Nous vivons une période où le « vivre ensemble » est malmené, où la compétition scolaire fait des dégâts, où le tissu familial subit d’importantes mutations, où le monde numérique s’enracine de plus en plus profondément. On pourrait citer encore d’autres raisons à l’origine de difficultés pour nos jeunes. Celles-ci se manifestent de différentes façons : agressivité ou passivité (ingrédients du harcèlement), conflits dans les rapports sociaux, échec chronique (source du décrochage scolaire), phobie scolaire. Ce mal-être est souvent corrélé à différents « dys » (dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, dysorthographie, troubles de l’attention…).
Un(e) sophrologue doit être à même de connaitre tous les dispositifs existant dans la grande institution et en dehors pour agir en parfaite synergie avec tous les acteurs (enseignants, parents, infirmiers(ères), psychologues, assistants (es) sociaux (ales), auxiliaires de vie scolaire, etc.). Il s’appuiera sur :
Un autre intérêt pour lequel je suis souvent sollicité réside dans la façon de construire un projet (présentation, objectifs, organisation, évaluation, coût, moyens, etc.) intégrant la sophrologie.
Intégrez-vous de la pratique en dehors de la théorie ?
Oui, bien sûr car j’attache une grande importance aux temps de pratiques. L’expérience montre que c’est en vivant activement les situations qu’on les comprend et qu’on les retient le plus facilement.
Dans cette formation, les stagiaires redeviendront « élèves » et retrouveront (ou pas) leurs anciens modes de fonctionnement qui parfois les influencent dans leurs pratiques d’adultes.
A l’issue du stage, ils (elles) repartiront avec des bases solides et bien concrètes pour évoluer dans ce vaste champ d’application.
Comment avoir eu l'idée de cette formation spécifique ?
J’enseigne depuis 40 ans, que ce soit à des jeunes ou à des adultes. J’assure encore quelques heures d’éducation physique et sportive dans un collège de Mantes la Jolie et consacre une partie de mon temps professionnel à la mise en place de structures luttant contre le décrochage scolaire grâce à différents dispositifs. À ce titre, je travaille aussi pour la DAFOR (Délégation Académique à la Formation) et suis responsable de la formation des personnels dans le domaine du bien-être et de la prise en charge des risques psychosociaux. L’autre partie de mon temps professionnel est consacrée à la préparation mentale des sportifs dans différentes fédérations sportives. Lorsque j'ai suivi le cursus de sophrologie en 1999, il m'a paru opportun de l'intégrer à mon parcours de formateur afin de diversifier les pratiques et proposer un programme innovant.
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