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JE PENSE TROP
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L’auteur nous explique, à travers cet ouvrage issu de sa pratique professionnelle, pourquoi certaines personnes ont l’impression de «venir d’une autre planète » car dotées d’un mental trop envahissant qui peut devenir souffrance au quotidien, ce qu’elle dénomme « la surefficience mentale » (30 à 15 % de la population).
Le GRAPPESEM (groupement associatif pour la protection des personnes encombrées de surefficience mentale) a été créée en 2003 afin de faire connaître cette particularité.Celle-ci se caractérise par des capteurs sensoriels hypersensibles et un câblage neurologique différent où le raisonnement est régi par l’hémisphère droit (émotions, affectif, intuitif, créatif). Une pensée en arborescenceest plus performante qu’une pensée séquentielle (hémisphère gauche) car la vitesse de l’influx nerveux plus rapide, gère simultanément un plus grand nombre de données et donne accès à la pluralité des solutions. Le langage est analogique et la vision altruiste et généreuse.Hypersensibilité, hyperaffectivité, hyperempathie, hyperluciditéet idéalismefont des « cerveaux droits » des personnalités « différentes » qui ont besoin de complexité pour être performantes, de relever des défis, d’apprendre et de se sentir utile.
Le « surefficient mental » est souvent victime de troubles du sommeil, de l’humeur et de l’appétit. Ces troubles sont susceptibles d’être rééquilibrés par un apport en sérotonine et des pratiques diverses : sophrologie, relaxation, sport….
La fatigue mentaleet l’incompréhension des autres face à ce mode de fonctionnement différent peuvent devenir un réel handicap notamment lors des relations sociales.La prise de décision est difficile car très prudente, la remise en cause personnelle permanente qui ronge l’estime de soi et la peur du rejet entretiennent un vide identitaire avec le danger d’être facilement manipulable car la malveillance n’existe pas.
Pour compenser sa différence et s’adapter aux attentes extérieures, le « surefficient mental » use de divers stratagèmes (auto-dévalorisation, arrogance, provocation, faux self) qui le font paraître froid et insensible et étouffent son vrai moi. Ainsi, il n’est pas accepté pour ce qu’il est vraiment. Il oscille entre états d’euphorie et états de lassitude, voire de déprime quine correspond pas à une dépression classique car sa joie de vivre est latente et son énergie toujours prête à renaître. Le risque de passage à l’acte suicidaire peut se présenter dans la mesure où il subirait en parallèle un harcèlement moral intensif.
Son système de valeurs composé d’absolus (justice, franchise, honnêteté, amour, amitié) le pousse dans 2 extrêmes : la bienveillance universelle et l’intransigeance. Les codes sociaux le dépassent ou le révoltent car faits de trop de non-dits, d’hypocrisie, de lâcheté, de rituels stupides.L’argent ne l’intéresse pas ! Il a un rapport délicat avec l’autorité mais s’il transgresse la règle, il accepte la sanction et assume ses actes.
Certains choisiront le retrait social afin de se protéger et d’autres se réfugieront dans une passion afin d’échapper à la réalité.
Les « normopensants » (ou cerveaux gauches) le considèrent comme immature, instable, naïf, se posant trop de questions, trop émotif, touche à tout. Mais, s’ils sont prêts à accepter le changement, le côtoyer peut leur permettre d’évoluer.
Au départ, comprendre que l’on est surefficient est vécue comme un soulagement car tout son vécu prend sens puis très vite se met en route le processus de deuil d’être un jour comme les autres (déni, colère, marchandage, voire dépression) pour enfin accepter ce cadeau « empoisonné ».
Afin d’avancer sur le chemin du bonheur, et au lieu de subir ses humeurs, il est préférable d’ancrer ses états ressources et se détacher de ses états limitants.Il s’agira d’organiser ses pensées pour éviter les amalgames, confusions ou présuppositions et remettre de l’ordre dans ses idées permettra de mieux se connaître, se comprendre et s’accepter.
Il est important également de restaurer son intégrité morale malmenée depuis l’enfance en renforçant l’estime de soi. Pour cela, il lui fait renoncer à la perfection, valider ses réussites sans restriction, valoriser l’image de soi et cultiver l’amour de soi.
Il lui faudra aussi optimiser le fonctionnement de son cerveau droit en respectant son rythme et en satisfaisant ses besoins de base : développer les apprentissages, faire du sport pour canaliser son énergie, pratiquer la relaxation ou la sophrologie pour améliorer son sommeil, exploiter sa créativité, se nourrir de l’art, donner et recevoir de l’affectif.
Ainsi, en reconstruisant son intégrité, et en restaurant l’estime de soi, le « surefficient mental » gagnera en consistance et en autonomie. Il pourra apprivoiser le sentiment de solitude, mieux gérer les critiques en les considérant comme des opportunités pour évoluer, affronter sa peur du rejet.
On ne connait pas exactement les causes de ces cerveaux torturés par leur mental et les tests de QI ne sont pas adaptés à ce type de pensée en arborescence, mais sivous êtes en « surefficience mentale », il vous faudra apprendre à gérer efficacement votre quotient émotionnel par la connaissance de soi et l’acceptation.
*Fiche de lecture réalisée par Stéphanie Morlet, stagiaire de 2ème année du cycle Se former à la Sophrologie, Ecole Michèle FREUD Formations
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