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FICHE LECTURE*

Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner


 

Ouvrage collectif : Boris Cyrulnik, Pierre Bustany, Jean-Michel Oughourlian,  Christophe André, Thierry Janssen, Patrice Van Eersel. Éd. Albin Michel

 

Notre cerveau est bien plus complexe et étonnant qu’on pouvait le croire. Les récentes avancées des techniques d’imagerie cérébrale ont bouleversé nos connaissances sur les capacités extraordinaires de notre système neuronal. Elles nous permettent de démontrer que notre cerveau est totalement élastique, qu’il peut se construire et évoluer tout au long de notre vie. Il est également social et émotionnel. Toutes ces facultés nous conduisent à admettre que l’homme peut changer et modifier lui-même sa structure.

Cet ouvrage collectif rassemble cinq spécialistes, médecins et chercheurs. Interrogés par le journaliste Patrice Van Eersel, Boris Cyrulnik aborde le thème de la résilience neuronale, Pierre Bustany évoque les nouvelles techniques d’imagerie cérébrale, Jean-Michel Ougourlian décrit le lien entre les neurones miroirs et la notion de désir mimétique, Christophe André nous parle des apports des techniques de méditation et enfin, Thierry Jansen se penche sur la médecine orientale. Cinq approches différentes qui se complètent pour nous permettre d’enrichir notre réflexion sur les capacités de notre cerveau de manière simple et limpide.

Plasticité neuronale et résilience 

Notre cerveau est modelable. Sous l’influence d’émotions, d’images, de pensées, d’actions, des nouveaux neurones peuvent naître, se développer ou encore s’adapter à de nouvelles situations ou contraintes. L’ensemble de notre cerveau peut se réorganiser même à  la suite d’un traumatisme. Boris Cyrulnik établit un lien entre la plasticité neuronale et le concept de résilience.

Après des années de recherches, on constate aujourd’hui dans des cas d’enfants traumatisés ayant pu trouver « un tuteur de résilience » que les neurones déficients ou même manquants sont susceptibles de repousser. Plus important encore, ils s’interconnectent. Un neurone isolé ne sert à rien car toutes les fonctions psychiques telles que l’empathie, la sensibilité, l’intelligence, dépendent du degré de connexion neuronale.
Les progrès des techniques d’imagerie médicale nous ont confirmé de manière précise le fonctionnement en résonnance de notre système neuronal : résonnance des mots et leur pouvoir sur nos neurones ou encore modifications précises de fuseaux neuronaux par la visualisation (une représentation mentale peut modifier notre corps). Enfin, dans une relation patient /thérapeute, cet effet de résonnance  a pu être observé, notamment dans l’aspect neuronal du transfert et contre-transfert. 

Cerveau social et neurones miroirs 

La mise en résonnance des systèmes nerveux s’exercent chez tous les humains en relation : famille, travail, amis. Notre cerveau est social. Cette faculté fonctionne grâce aux neurones miroirs découverts par le neurologue Giacomo Rizzolatti en 1996.
Pierre Bustany nous explique en quoi les récentes technologies d’imagerie cérébrale ont permis de progresser dans l’étude du concept des neurones miroirs. Il a été vérifié que ces neurones miroirs servent à nous préparer à l’action. Plus vous répétez l’activation d’une voie, même par simple imagination, plus le geste auquel elle correspond devient facile et automatique. On peut aussi affirmer que cette fonction miroir est synesthésique, utilisant plusieurs sens à la fois. Jean-Michel Oughoulian nous fait part également de l’enthousiasme suscité par cette découverte  chez les chercheurs dans toutes les disciplines neuroscientifiques, psychiatriques et philosophiques.

La disposition de notre cerveau à imiter, mimer ce qu’il voit faire explique non seulement l’empathie, l’apprentissage mais également la rivalité.

Cerveau émotionnel et autonome 

Toute expérience physique, émotionnelle ou intellectuelle fait apparaitre ou modifie notre réseau neuronal, tout au long de notre vie. Les trois principaux moteurs, créateurs de réseaux neuronaux sont : l’imitation (le concept des neurones miroirs),  l’émotion (« un chef d’orchestre cérébral ») et enfin la répétition.
Christophe André souligne que la base de tout changement psychique et émotionnel, durable et « autoproduit » c’est la neuroplasticité. Celle-ci demande un travail important de la part du patient, une pratique régulière. Il s’agit « d’engrammer » dans notre cerveau un moment de bien être, par exemple. En se rendant présent à ce moment positif, nous amplifions ce sentiment qui sera alors  fixé, ancré dans vos réseaux neuronaux.

Cette trace sera alors disponible, accessible pour retrouver cet état quand un contexte difficile l’exigera. Christophe André insiste sur ces pratiques simples, comme la sophrologie, qui sont à la portée de tous et s’avèrent efficaces dans leur aptitude à apaiser. En s’appuyant sur les récents moyens techniques d’évaluer, de démontrer, on assiste à un grand retour des émotions dans le champ de la psychologie scientifique et l’intérêt porté à la méditation « apprentissage de la pleine conscience ».

Le cerveau reste une énigme 

Notre cerveau fonctionne toujours à flux tendu, pourtant 1% seuelement de cette activité serait accessible à la conscience. Les 99% restants sont inconscients et consolident, corrigent et renforcent en permanence nos réseaux neuronaux. Cette découverte va à l’encontre des précédents postulats et soulève de nombreuses interrogations. En quoi consiste ce « non-conscient » ? Comment définir la conscience ? L’approche scientifique est- elle la meilleure façon d’appréhender la réalité étrange qu’est notre cerveau ?

Face à ces questions, Thierry Jansen souligne le caractère linéaire, réductionniste, de  la pensée occidentale. Il souhaite n’exclure aucune approche, que ce soit la psychanalyse, la psychologie humaniste, le comportementalisme ou la philosophie. Craignant que notre culture scientifique nous éloigne de ce que peuvent enseigner les sagesses et spiritualités de l’humanité, il évoque d’autres approches de la conscience, celle des maitres bouddhistes, de penseurs indous ou chinois.

 

* Réalisée par Catherine Muller Chavanis, stagiaire en 2e année de sophrologie

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